Développement durable : Carrefour annonce une sortie du diesel en 2030

On parle de nous 26 June 2020

Le biométhane et l’hydrogène sont au cœur de la transition énergétique des transports de Carrefour. Ce mix énergétique permettra au distributeur de sortir du diesel lors de la prochaine décennie.

Lors d’un webinaire organisé le 10 juin par la plateforme d'échanges et d'expérimentations Club Demeter, Carrefour a dévoilé ses nouvelles ambitions énergétiques. Elles s’inscrivent dans une vision globale qui prévoit une réduction de 30 % de ses émissions de CO2 d’ici 2030 et de 55 % en 2040, par rapport à 2019.

Pour sa logistique aval, l’objectif du distributeur est de "réduire de 20 % ses émissions par palette transportée en 2030". Pour y parvenir, Carrefour est engagé dans la démarche Fret 21 : de 2015 à 2019, le groupe a diminué de 10 % les émissions de ses transports aval. Elle a renouvelé son engagement pour la période 2020-2022 au cours de laquelle elle prévoit de baisser de 20 % ses émissions, avant d'abandonner définitivement les motorisations diesel en 2030.

Biométhane confirmé

Pour sortir du diesel, Carrefour mise sur un mix énergétique composé de biométhane, d’hydrogène et d’autres technologies "à faibles émissions". Pour le biométhane, trois actions sont menées de front. Lancée en 2015, la première consiste à augmenter le parc GNV avec ses transporteurs dont Jacky Perrenot et TC Transports. Composée de 200 unités fin 2018, la flotte GNV s’élèvera ainsi à 1.200 véhicules en 2022.
Pour la production, Carrefour s’engage à accélérer la méthanisation de ses déchets alimentaires selon un schéma d’économie circulaire. Enfin, l’enseigne soutiendra le déploiement de stations-services GNV publiques avec Air Liquide et Engie. "Leur nombre passera de dix aujourd’hui à 21 à l’horizon 2022", précise Philippe Pieri, le directeur Stratégie et Développement durable transport du distributeur.

 

"Faire émerger une filière hydrogène française pour le transport routier"

Le retour d’expérience acquis dans le biométhane servira "à faire émerger une filière hydrogène française pour le transport routier de marchandises", ajoute-t-il. Cette ambition s’appuie sur trois projets soutenus par l’Ademe. Cathyopé, le premier d'entre eux, prévoit la modification d’un camion diesel 44 tonnes en camion hydrogène. Les premiers tests auront lieu à la fin de cette année, avec l'intervention d'Air Liquide, Green GT et TC Transports.
La deuxième initiative s'inscrit dans le cadre du projet européen H2Haul. Elle vise à stimuler la production en série de poids lourds à hydrogène en Europe. Les premiers prototypes seront testés en 2022-2023 avec Jacky Perrenot, Iveco, Air Liquide et TC Transports comme partenaires. Ces derniers apparaissent aussi dans le projet "Hydrogène à Aix-Marseille pour la Méditerranée (Hyammed)" aux côtés de Kem One, Aix-Marseille-Provence, le GPMM via l'association d'industriels "Piicto", Samada, ID Logistics ou Coca-Cola. Hyammed prévoit de produire de l’hydrogène décarbonée en grande quantité et de définir son réseau de distribution pour poids lourds.

Érick Demangeon, L'antenne