Coronavirus. Malgré l’appel au retrait, les routiers fidèles au poste

On parle de nous 31 March 2020

Dans ma boîte, rien ne change, nous roulons comme d’habitude. Chez les copains, j’en connais un seul qui a exercé son droit de retrait, constate David Petit, un ancien militaire devenu chauffeur routier chez Trans Touross, une société d’une trentaine de personnes basée dans l’Ain.

Une remarque qui résume bien l’absence de suivi de l’appel de trois syndicats du transport routier. La CFDT, FO et CFTC avaient appelé, lundi 30 mars 2020, les chauffeurs à exercer individuellement leur droit de retrait s’ils constataient des manquements aux mesures sanitaires instaurées pour faire face à la pandémie. Un droit de retrait peu utilisé pour le moment dans la profession. Sur des entreprises qui emploient 60 000 salariés, on parle de moins d’une dizaine de cas, pointe Alexis Degouy, délégué général de l’Union des entreprises de transport et logistique de France (Union TLF).

« Le dernier maillon avant la distribution des produits dans les supermarchés »

Eric Retteler est routier chez Jacky Perrenot, dit « JP », un des leaders du transport routier en France. Pour lui, si la situation ne s’est pas vraiment améliorée. Mais pas question, en revanche, d’abandonner le poste. J’ai une conscience professionnelle. Comment demander à des routiers de se retirer alors que nous sommes le dernier maillon avant la distribution des produits dans les supermarchés ? Nous sommes en première ligne. Sans le transport routier, les soignants ne mangent pas.

Jean-Marie CUNIN.